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"Maudits livres luthériens" : aux origines de la Réforme en France

L'hérétique, de Gabriel Salmon, dans Apologia Petri Sutoris... Paris : Poncet le Preux, 1531. Bibliothèque Mazarine, 8°25504 [Res]
du 14 novembre 2018 au 15 février 2019
Entrée libre du lundi au vendredi, de 10h à 18h
23 quai de Conti, 75006 PARIS

À l’automne 1518, un an après la publication de ses 95 thèses, la pensée de Luther pénètre pour la première fois en France, sous la forme d’un recueil de textes publié à Bâle. Les œuvres du réformateur commencent ainsi par être importées dans le royaume ; elles circulent et y sont lues ; elles seront bientôt réimprimées et traduites, mais aussi contestées, condamnées et parfois détruites.

Elles rencontrent en France les aspirations d’une société traversée d’inquiétudes depuis la fin du Moyen Âge, gagnée par de nouvelles sensibilités religieuses, tentée par la contestation des autorités, et séduite par de nouveaux modes de lecture et d’enseignement. Entre 1518 et la fin du règne de François Ier, s’ouvre une période intense d’explorations et de questionnements. Certains événements contribuent à médiatiser la figure de Luther et à crisper les positions : sa condamnation par la Sorbonne et le Parlement de Paris (1521), l’affaire des placards (1534), l’apparition de Calvin, la création de l’Index des livres interdits (1544). Les dissensions se font fractures, et les voies moyennes, tentées par un Lefèvre d’Etaples ou une Marguerite de Navarre, deviennent impossibles à tenir. Le mot « luthérien » se charge négativement, et son imprécision autorise tous les amalgames.

Un demi-siècle après l’invention de l’imprimerie, avant que la Renaissance ne laisse place aux Guerres de Religion, le livre est à la fois l’acteur principal et un témoin privilégié de ces bouleversements. Imprimeurs et libraires perçoivent le formidable potentiel éditorial de la polémique luthérienne, et oscillent entre raison commerciale, prudence, et engagement personnel. Pour endiguer la diffusion des textes désormais hérétiques, on invente des dispositifs de contrôle de plus en plus redoutables à défaut d’être efficaces, et les livres devenus maudits mènent à l’exil ou au bûcher leurs auteurs, imprimeurs et lecteurs.

Exposition organisée par la Bibliothèque Mazarine en partenariat avec la Société d'Histoire du Protestantisme français.

Catalogue de l'exposition (coédition Bibliothèque Mazarine / Editions des Cendres) : 40 €

 

Commissaire de l'exposition : Florine Lévecque-Stankiewicz

Direction scientifique : Frédéric Barbier, Marianne Burkard-Carbonnier, Geneviève Guilleminot-Chrétien, Florine Lévecque-Stankiewicz, Yves Krumenacker, Olivier Millet, Yann Sordet.

 

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14 novembre 2018
15 février 2019